Voilà un texte qui donne un peu à reflechir sur la drogue
Le geste était toujours le même, comme un rituel, une habitude. C'était
devenu tellement courant dans sa vie que ça ne lui procurait plus aucune
émotion (de toute façon une fois de plus ou de moins, ça ne changera plus
rien maintenant, je suis déjà mort). Le liquide monte, jusqu'au trait du
haut, lentement. Le bras est toujours maintenu par une corde, ça fait moins
mal. Doucement, presque éternellement, l'aiguille rentre dans le bras, fait
parti du corps, puis perce la veine. Et puis il y a cette pression du
pouce, et le liquide se mêle au sang, comme de la peinture dans de l'eau.
L'envol est toujours le même, comme un rituel, une habitude. Il y a la
bouffée de chaleur, les frissons, puis ce flash, toujours le même, qui
revient à chaque fois. Juste après le flash les yeux s'ouvrent de nouveau,
et le rêve éveillé commence (si seulement ça pouvait être infini, ne jamais
s'arrêter). Le rêve est différent à chaque fois, mais c'est inlassablement
la même sensation qui revient.
Il était officiellement 14h25 lorsqu'on l'a
retrouvé allongé chez lui, mort d'une overdose d'héro. Juste un gosse qui
voulait trop rêver sans doute"
Le rêve est une liberté, et toute liberté a un prix. Cette liberté là,
celle de rêver, lui a coûté la vie"
